Si ce livre pouvait me rapprocher de toi, Jean-Paul Dubois. Points, 03/2000. 211 p. 6,50 € ****

         Le père de Paul Peremüller a disparu dans un lac canadien où, deux fois l'an, il allait pêcher. Paul décide de se rendre sur place, dans la ville de La Tuque, où il retrouve l'ami d'enfance de son père. Jean Ingersöll va lui faire une révélation bouleversante.

         Il lui en faut du temps à Paul pour digérer ce qu'il vient d'apprendre. A lui désormais d'aller sur les traces de ce père qu'il croyait connaître, sur les rives du lac Flamand où il va passer quelques jours avant de décider, sur une impulsion, de pénétrer dans les Bois sales situés juste à côté de la cabane de pêcheur. Des forêts inextricables, sauvages, dont la légende raconte que de nombreux hommes y ont perdu la vie en cherchant à les traverser. Geste désespéré ? Volonté de mourir pour mieux renaître ? Paul s'y enfonce sans savoir s'il en ressortira vivant, dans une plongée au cœur de lui-même, pleine d'épines et de ronces. Ce récit fait la part belle à la nature canadienne et aux questions de l'homme, aux rivières survolées en Cessna ou en Beaver, et on y sent les prémisses du dernier roman de Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon. Ses Paul, qu'ils s'appellent Hansen dans son dernier opus, Peremüller ou encore Ackerman (Tous les matins je me lève) dont des hommes ordinaires que la notion de réussite ne touche guère et dont l'ambition est surtout de rester libres, et c'est bien cela qui les rend touchants et si humains.

 

Catégorie : Littérature française

famille / secret / solitude / renaissance /



Posté le 26/01/2020 à 12:05