2022/25 Les confluents, Anne-Lise Avril. Julliard, 08/2021. 199 p. ****

         Il est des gens qui voyagent pour découvrir le vaste monde et se frotter à d'autres cultures. Pour admirer les paysages et les monuments. Pour arpenter les montagnes ou les mers. Et puis, il y a Liouba et Talal. Elle fait des reportages qui illustrent les dégâts causés par le changement climatique. Il est photographe, notamment des populations réfugiées. Ils se rencontrent en Jordanie, sympathisent, se séparent puis se retrouvent à la faveur d'un séjour de Liouba aux confins de la Guinée. Se séparent encore, mais restent en contact, soudés par leur attirance réciproque qu'ils retiennent. Jusqu'à ce qu'un jour, enfin, à Moscou où Liouba est née, ils se laissent enfin aller.

A la fois roman d'apprentissage et roman d'amour, ce récit s'attache aussi à dire les conséquences du bouleversement climatique, avec la montée inexorable des eaux, la disparition d'îles tandis qu'ailleurs, le désert engloutit la végétation et contraint les populations à fuir. Il dit les tentatives des hommes à replanter, dans la mangrove ou le désert, à tout faire pour empêcher la disparition d'un écosystème où la dernière girafe va mourir. Et en filigrane, cet amour qu'on aimerait vivre tout en l'empêchant, parce que le nomadisme ne peut que le contrarier – "il leur manquait l'espace, le temps et, peut-être, la faveur du destin. Car il y a des amours qui naissent du néant et qui n'ont d'existence que dans les limbes. Des amours mort-nées. Ces amours-là ont la saveur exquise et douloureuse de ce qui est impossible." Pourtant il arrive que les fleuves parfois se rejoignent et deviennent confluents. Première lecture des 68 premières fois édition 2022 et jolie découverte.

 

Catégorie : Littérature française

environnement / rencontre / amour /


Posté le 14/03/2022 à 17:46