Les loyautés, Delphine de Vigan. JC Lattès, 01/2018. 206 p. 17 €.

         Hélène est professeur de sciences dans un collège. Elle a comme élève dans sa classe de quatrième Théo Lubin, un garçon très introverti, pour lequel elle s'inquiète beaucoup, pendant qu'il est maltraité. On découvre bientôt, par la voix de Théo lui-même, qu'il est écartelé entre ses deux parents séparés, et que son père, au chômage et dépressif, est incapable de s'occuper de lui. Sa mère l'ignore, il n'en parle à personne, et trouve refuge dans l'alcool. Il entraîne son copain Mathis et tous deux, à l'abri dans une cachette au collège, boivent entre deux cours. Mais Mathis commence à prendre peur devant les proportions que ce jeu prend...

Roman polyphonique raconté à quatre voix : outre celles d'Hélène et de Théo, il y a celle de Mathis, et celle de sa mère, embourbée dans une relation de couple qui ne lui convient plus.

         La loyauté est une belle chose, c'est aussi un terrible piège. C'est ce qu'écrit l'auteur dans une très belle introduction. Les loyautés, "Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans." Dans ce roman, c'est la loyauté d'Hélène à ses souvenirs d'enfant battue qui va l'amener à se préoccuper de Théo, c'est la loyauté de Mathis à son copain qui va – peut-être – éviter le drame, c'est la loyauté de Cécile à ses valeurs morales qui va la pousser à se libérer de son couple, et surtout, c'est la loyauté de Théo, son amour inconditionnel à son père à la dérive, qui va l'amener à se mettre en danger.

 

 

Catégorie : Littérature française

moeurs / social / famille /

Posté le 12/09/2018 à 11:39