Les chemins de la haine, Eva Dolan. Liana Levi, 01/2018. 443 p. 22 €

         Le cadavre carbonisé d'un homme est découvert dans l'abri de jardin des Burlow, dans la ville de Peterborough. Zigic, le responsable de la section des crimes de haines, mène l'enquête avec son équipe. Très vite, la victime est identifiée : il s'agit d'un travailleur polonais, Jaan Stepulov. Accompagné de Mel Ferreira, Zigic plonge alors dans le monde de l'immigration et du travail clandestin, où les hommes sont exploités et parfois même réduits en esclavage par des entrepreneurs sans scrupules…

         Si la culpabilité des Barlow semble acquise, l'enquête n'échappe pas aux fausses pistes. Mais au-delà du récit policier, c'est davantage le drame de l'immigration, la crise économique et l'esclavage moderne qui sont abordés. Polonais, slovaques, estoniens, souvent entrés illégalement sur le territoire britannique, ces migrants n'ont d'autres choix que de se plier aux règles qu'on leur impose, les hommes deviennent ouvriers 12 heures par jour sur des chantiers où leur vie vaut moins que le matériel, tandis que les femmes sont contraintes à la prostitution. Par ailleurs le récit fait la part belle aux personnages hauts en couleurs, notamment Mel Ferreira, sergent d'origine portugaise, passionaria des droits de l'homme, qui lutte contre sa colère face aux préjugés et au racisme ordinaire. Un bon polar, qui fait découvrir au lecteur le quotidien d'une ville moyenne d'Angleterre, et le travail d'une brigade aux moyens très limités.

 

Roman lu dans le cadre du Prix des Lectrices de Elle


Catégorie : Romans noirs

social / immigration / Grande Bretagne /

Posté le 15/02/2018 à 14:01