Quand sort la recluse, Fred Vargas. Flammarion, 05/2017. 478 p. 21 €

        Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg a pris le large en Islande. Mais il doit quitter son refuge et rentrer à Paris : une nouvelle enquête sur la mort d'une femme écrasée sous les roues d'un 4X4 l'appelle. L'affaire est résolue en 24 heures, bien qu'Adamsberg soit toujours dans les brumes de son esprit qui s'évade et s'intéresse à la mort de trois octogénaires, dans la région de Nice. Tous piqués par la loxosceles rufescens, l'araignée recluse, dont le venin provoque des nécroses. Mais personne ne croit que la mort de ces trois hommes soit due à un venin d'araignée, dont la quantité est trop faible pour être létale. Personne, sauf le commissaire, dont la curiosité le conduit au muséum d'histoire naturelle, où il fait la connaissance d'Irène Royer-Ramier, une septuagénaire qui va l'aider à mener cette enquête officieuse, laquelle va le conduire d'impasse en impasse…

         Du Vargas grand cru, où l'on retrouve la musique de la langue, les personnages typés de la brigade – les mèches rousses de Veyrenc, très présent dans ce récit, Mordent l'hypersomniaque, Violette Retancourt, Danglard mis au rancard… -, des situations loufoques comme celle où la brigade entière se mobilise pour nourrir une famille de merles qui a élu domicile dans la cour du commissariat.

Et surtout, quelle maestria dans cette enquête pleine de fausses pistes ! Adamsberg suit son chemin à sa manière habituelle, attendant que les bulles de pensées viennent en surface. Il parvient à convaincre certains éléments de la brigade à collaborer et à traquer celui ou celle qui est parvenu à se servir du venin de la recluse comme d'une arme mortelle ; il s'obstine, avec pour lui ses seules intuitions et la confiance de quelques subordonnés. Comme Sherlock Holmes ou Hercule Poirot, c'est lui qui trouve la clé de l'énigme, à force d'obstination parce que, suivant le conseil de Lucio, quand ça démange, il faut gratter, jusqu'au sang.

 

 

Catégorie : Policiers / thrillers

Posté le 06/07/2017 à 16:40