Je n'arrive pas à croire à l'inconscient

Je sais déjà ce que mon psy va me dire : il m'interrogera sur le terme de "croire", et me rappellera qu'il s'agit d'une croyance, c'est-à-dire le fait de croire une chose vraie, vraisemblable, possible. Croire, au sens premier du terme, c'est tenir pour vrai, pour véritable. D'ailleurs, j'aimerais bien croire en Dieu par exemple, cela me dédouanerait de certaines responsabilités et répondrait à certaines de mes questions, laissant par exemple à un être supérieur
le choix de décider pour moi.

Mais l'inconscient, c'est comme Dieu, je n'arrive pas à y croire, ou tout au moins je ne suis pas sûre qu'il existe.

Bien enfoui dans les tréfonds de… quoi ? de ma pensée, de mon âme, de ma psychologie, bref dans les fins fonds de ce qui me fait moi, il serait responsable de certains de mes comportements et de mes décisions, via des mécanismes que j'ignore, puisqu'il agit à mon insu ; il se manifesterait par un langage métaphorique, à travers les lapsus, la polysémie de la langue, et les rêves.

Les lapsus : cela a-t-il une réelle importance que j'emploie un terme à la place d'un autre ? Si j'utilise un prénom au lieu d'un autre, que j'appelle mon conjoint par le prénom de mon ex, cela dit-il autre chose que le fait que cet ex ait laissé une trace en moi, qui remonte à ma conscience en raison de l'analogie de situation ?

La polysémie des mots est amusante, et prête à réflexion, si je dis par exemple "J'ai tout fait pour…" qui peut s'entendre comme "J'étouffais". Mais est-ce l'inconscient qui parle, ou tout simplement le désir de jouer avec la langue, puisque le lapsus fonctionne sur des expressions idiomatiques ou des homophonies, et perd toute sa saveur dès lors que l'on le traduit ? Ce sont des jeux de mots, et alors l'inconscient est un humoriste qui s'ignore…

Quant aux rêves, quelle importance leur accorder ? Un matin, je me suis réveillée en rêvant que je prenais un ticket à un guichet type sécurité sociale, et que parmi les nombreux menus proposés, aucun ne me convenait, jusqu'à ce que, en désespoir de faire un choix, je sélectionne l'item "Dieu". J'avais discuté la veille avec mon psy de la signification de mon prénom, qui signifie quelque chose comme "la joie de Dieu", ou "la joie à travers Dieu". Et une autre nuit, je me souviens avoir rêvé du petit fils de mon compagnon, avec lequel j'étais à la piscine et cherchais désespérément des toilettes (thème onirique fréquent chez moi), et finissais par partager de la pâtée pour chien. La veille, nous avions parlé de la mère de ce petit garçon ; j'avais ouvert un nouveau sachet de croquettes pour le chat.

Ainsi ai-je donc constaté que souvent mes rêves font référence à des détails de la journée passée, comme si mon cerveau reprenait dans mon sommeil les éléments vécus pour les trier et les classer dans ma mémoire, selon un ordre d'importance que j'ignore. Le rêve n'aurait-il donc qu'une fonction utilitaire de support, ne serait-il qu'un scenario inventé de toutes pièces par une partie de mon cerveau pour "recoller" les morceaux afin de leur donner un peu de cohérence ?

Mon inconscient, lui, reste muet.

Où est-il ? Je commence à désespérer de le débusquer. S'il existe, si je dois admettre son existence potentielle, je l'imagine comme une créature enfermée, une sorte de mini moi, prisonnière d'une cage de verre aux parois de laquelle elle frappe en vain, et que je n'entends pas. Une créature qui voudrait sortir mais que j'ignore et qui crie à l'aide dans le silence.

Posté le 20/04/2018 à 11:19

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