Autant en emporte le vent volumes 1 et 2, Margaret Mitchell / trad. de l'anglais. Gallmeister, 05/2020. 702 et 717 p. 13 € le volume ****

         Georgie, Etats-Unis, avril 1861. Toute la famille O'Hara vit à la plantation de Tara, à une trentaine de kilomètres, et y coule des jours heureux. Scarlett, l'aînée des filles, n'a à se préoccuper que de ses nombreux prétendants à éconduire et de ses nouvelles toilettes qu'elle portera au prochain bal ou pique-nique. La guerre de Sécession vient troubler ce bel équilibre : les hommes valides sont requis pour se battre sous la bannière des Confédérés contre les Yankees. Scarlett, qui a vu l'homme qu'elle aimait en préférer une autre, épouse à la hâte un jeune homme qui meurt au combat quelques semaines plus tard. La voilà veuve et contrainte à une vie très dure à laquelle elle n'a pas été préparée, dans un monde de violence et de barbarie. Les aléas de la guerre la font se rapprocher du cynique Rhett Butler, profiteur sans scrupules, qui vient cependant en aide à sa famille.

         Margaret Mitchell fait le portrait d'une Amérique sudiste et conservatrice, où l'on achète des nègres comme des chevaux. Outre son aspect social, l'intérêt du roman réside dans l'évolution des personnages : Scarlett, futile, insouciante et parfaitement inculte, fait preuve au fur et à mesure de l'histoire d'un égoïsme intolérable, tandis que Rhett Butler perd de son cynisme et se révèle bien plus attachant ; enfin Mélanie, qui a ravi a Scarlett l'homme qu'elle convoitait, devient une véritable héroïne. La nouvelle traduction proposée par Josette Chicheportiche permet d'éviter le parler petit nègre et donne au récit une coloration un peu plus contemporaine, même si on ne dénonce jamais la discrimination et l'esclavage, qui semblent posés comme des éléments de réalité intangibles. Il est vrai cependant que l'époque de rédaction du roman, dans les années 30, était encore largement à la ségrégation, surtout dans le sud des Etats-Unis, et qu'on ne peut demander à Margaret Mitchell d'aller contre temps. Reconnaissons aussi que c'est l'occasion de redécouvrir un classique, malgré d'évidentes longueurs.

 

Catégorie : Littérature étrangère

Etast-Unis / 19ème siècle / guerre / esclavage / amour /


Posté le 16/09/2020 à 17:25