Les secrets de ma mère, Jessie Burton / trad. de l'anglais. Gallimard, 08/2020. 504 p. 23 € ****

       Rose Simmons n'a jamais connu sa mère, qui l'a abandonnée alors qu'elle était bébé, et l'a laissée à son père. Pourquoi est-elle partie ? Qu'est-elle devenue ? Est-elle au moins toujours vivante ? Est-ce à cause de son absence que Rose se sent si mal, sans réel but dans l'existence ? Son père, qui l'a élevée seul, ne peut répondre à ses questions. Rose décide de se lancer dans une quête de ses origines, et de prendre attache auprès de Constance Holden, une écrivaine à succès dans les années 80 qui a bien connu sa mère et qui, septuagénaire, vit retirée de toute vue publique depuis qu'elle s'est arrêtée d'écrire, il y a trente ans. Elle parvient à se faire embaucher par Connie comme assistante personnelle, sans lui révéler qui elle est, espérant que l'auteure lui livrera des informations sur sa mère.

        S'ouvrant sur la rencontre, en 1980, de Connie et d'Elise Morceau, la mère de Rose, le roman est construit en un va-et-vient habile entre les deux époques. Nous découvrons, parfois en même temps que Rose, parfois un peu avant elle, le personnage qu'était Elise. Elise amoureuse de Connie, laquelle l'a emmenée à Los Angeles, où aurait lieu le tournage du film adapté de son deuxième roman. Elise jeune, belle et perdue, dépendante de Connie, et peu sensible aux charmes artificiels de la société californienne dont elle apprécie peu les mensonges et les coups bas, et dans lesquels sa compagne se plaît. En se rapprochant de la Connie vieillissante et percluse d'arthrose, et en gagnant sa confiance, Rose réalise ainsi une quête d'identité qui n'est pas sans douleur, mais qui lui permet, enfin, de devenir elle-même. C'est un beau récit que celui-là, qui présente aussi de beaux portraits de femmes et questionne sur la maternité, l'amour et la création littéraire.

 

Catégorie : Littérature étrangère

Etats-Unis / Angleterre / quête d'identité / amour / abandon / famille /

 

Roman lu dans le cadre Masse Critique Babelio.


Posté le 12/10/2020 à 16:49