La cage dorée, Camilla Läckberg / trad. du suédois. Actes Sud, 04/2019 (Actes noirs). 341 p. 22,80 € ****

         La cage dorée, c'est la vie que mène Faye, épouse de Jack Adelheim, le millionnaire fondateur de l'entreprise Compare : son rôle se borne à élever leur fille de 6 ans et d'entretenir des relations plus ou moins amicales avec d'autres femmes de, profitant comme elle de maisons luxueuses et d'un train de vie somptuaire. Mais Faye, intelligente et travailleuse, a abandonné ses études en Sup de Co pour entretenir Jack, qui lui paraît bien ingrat et devient de plus en plus distant. Elle continue cependant à se soumettre à la dictature de leur mariage, jusqu'au jour où elle découvre qu'il la trompe.

         La suite est une lente dégringolade : Jack demande le divorce, se met en ménage avec sa maîtresse, tandis que Faye perd toute fortune et tout statut social. C'est alors qu'elle décide d'ourdir sa vengeance. Elle a pour elle son intelligence et sa lucidité, mais aussi des amies qui lui donnent un coup de main non négligeable, et surtout la haine héritée de son passé et du temps où elle s'appelait Matilda et qu'elle subissait la violence de son père. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais qui tient ses promesses : à travers le personnage de Faye, qui prend sa revanche sur un mari égoïste et sur son propre père, ce sont toutes les femmes trompées qui s'expriment. Camilla Läckberg a écrit un roman très féministe, et semble avoir voulu illustrer le mouvement me too, même si la reine du polar suédois ne peut s'empêcher de donner à la fin de son récit une couleur policière.

Catégorie : Littérature étrangère

adultère / vengeance / féminisme /

Posté le 09/08/2019 à 10:20