L'Unité Alphabet, Jusse Adler Olsen / trad. du danois. Albin Michel, 09/2018. 628 p. 22 €

         L'avion de Bryan et James, deux pilotes de la RAF, est abattu au sud de l'Allemagne alors qu'ils tentaient de cartographier la région. Ils trouvent refuge dans un train qui convoie des blessés allemands, pour l'essentiel des officiers SS traumatisés, qu'on va installer dans un hôpital psychiatrique appelé L'Unité Alphabet. Les deux Anglais endossent l'identité de deux officiers, et vont passer là de longs mois au cours desquels ils sont soumis, comme d'autres, à de terribles expériences. Bryan réussit à s'enfuir en laissant son ami aux mains des tortionnaires. Trente ans plus tard, Bryan, devenu médecin consultant, se rend à Munich lors des JO de 1972, et se met en tête de découvrir ce qui a pu advenir de James.

         La première partie du roman, basée sur des faits réels, fait la part belle à la sauvagerie nazie qui n'hésite pas à soumettre ses plus hauts gradés à des traitements barbares, entre électrochocs et conditions de détention épouvantables. Pour autant, il y a, parmi les patients atteints de diverses pathologies mentales, aggravées par les expérimentations, d'autres simulateurs que nos deux Anglais. D'historique, le roman semble glisser vers l'espionnage, et revient au genre du thriller lorsque Bryan entreprend sa quête désespérée, qui va lui faire retrouver quelques-uns des patients de l'Unité Alphabet. Le mélange est habile, et si l'on pourrait reprocher au roman une première partie un peu longue, celle-ci prend tout son sens lorsque Bryan remue le passé. L'action se précipite ensuite, durant les quelques jours de l'enquête, et emporte le lecteur.

Catégorie : Romans policiers / Thrillers

guerre / nazisme / amitié /

Posté le 23/02/2019 à 16:12